AYB OYU
De là à là je panotte, en coin. Par plan je fais face à- trois plans en coin de trois quarts chacun. En coin et moi face, je panotte de là à là. Là c'est où et là où les murs se touchent, et là où ils font angle. Le coin s'indique lui même comme une flèche, il est une direction, un vers, vers le quel il me semble pouvoir me diriger indéfiniment. Le coin est un à et un là, comme l'horizon.
le nom, pour un objet, est comme un manche ou une anse
si lieu est:
un coin où aurait l'espace de se formuler
un couteau
dont on a déjà le manche
(son nom a le même rôle que son manche, sinon je ne pourrait pas le brandir)
un coin aussi,
où aurait l'espace de se formuler
une tasse
dont on a déjà la anse
(là aussi, il n'y a qu'avec son nom que je puisse la porter à mes lèvres)
un autre coin
le même
mais en reculant un peu
où aurait l'espace de se formuler
un abat-jour ou des fleurs
dont on a déjà le socle ou le vase
(et là encore, le support, le contenant, a le même rôle que son nom)
l'un comme l'autre est susceptible d'attirer
un papillon la distraction.
copyright Paola Quilici